Jean-Yves
s'allonge, avec la demi-molle, nu dans l'herbe, excité par l'odeur
des murs tombés à terre.
Le matelas
houssé de noir et bandé de rouge, laissait paraître les marques de
précédentes fatigues et les coussins de coton, fermes, étaient
emplis de graines de petit épeautre qui garantissaient un sommeil
paisible et confortable. Il régnait dans le maset une légère odeur
de liquide blanchâtre, de cuisine pas très fine et de serviette
humide qui ne sèche que dans les salles d'eau déserte. Sur la
table, de deux planches de pin grisâtres, gisait un verre d'eau et
son argile décantée qui avaient passé la nuit là pour se faire
oublier au déjeuné du matin. Aux poutres du plafond, pendait à des
crochets la Calament Népéta, une plante sauvage de milieu plutôt
sec qui par son odeur rappelait celle de la menthe, d'autres plantes
aromatiques et médicinales défilaient ainsi le long des lambourdes
de la cuisine. La peur ... elle
vient de là, elle vient du cœur.